Vers une politique d’utilisation des données dans l’espace suisse de formation
Chaque jour, dans nos écoles, hautes écoles et institutions de formation, d’innombrables données sont produites. Elles reflètent la diversité et la richesse de notre système éducatif, mais aussi sa complexité. La question n’est plus de savoir si nous devons utiliser ces données, mais comment les utiliser de manière sûre, transparente et bénéfique pour toutes et tous.

La publication récente du rapport d’Educa sur l’utilisation des données dans l’espace suisse de formation constitue une étape importante: elle offre une base solide pour élaborer une politique cohérente et ambitieuse dans ce domaine.
En tant que mandants de l’agence spécialisée, le SEFRI et la Conférence des directrices et directeurs cantonaux (CDIP) assument la responsabilité de donner des orientations stratégiques. Notre ambition commune dans le domaine de l’utilisation des données est claire. Une politique nationale doit concilier deux exigences: garantir une protection rigoureuse des données et, en même temps, permettre leur utilisation sûre et ciblée afin de soutenir l’innovation et de piloter le système de manière éclairée. L’utilisation des données soulève en effet des questions sensibles en matière de sécurité, de transparence et d’éthique.
Une approche coordonée est nécessaire
Le rapport d’Educa ne se limite pas à dresser un état des lieux: il ouvre des perspectives concrètes. Qu’il s’agisse des compétences en matière de données, de l’identité numérique, de la réutilisation des données ou du potentiel de l’intelligence artificielle, il propose des approches de développement qui visent les différents niveaux de notre système fédéral.
De plus, le rapport montre bien que les approches de développement ne s’arrêtent souvent pas aux frontières de la formation: les données éducatives touchent aussi des domaines voisins, comme la recherche, le marché du travail ou la santé publique. Il revient désormais à chaque acteur – Confédération, cantons, institutions – d’examiner les propositions ainsi que leur mise en œuvre dans le cadre de leurs compétences respectives. Une approche coordonnée entre les différents acteurs est indispensable.
Une politique solide en matière de données prend du temps
Ce travail ne se fera pas du jour au lendemain. Il serait illusoire de penser qu’une politique des données puisse être définie en quelques mois. Cet automne, Educa présentera le rapport aux offices fédéraux impliqués, aux conférences spécialisées de la CDIP ainsi qu’aux directions cantonales de l’instruction publique. Cette phase de discussion permettra de recueillir des retours, de clarifier les attentes et de nourrir le processus.
La construction d’une politique des données pour l’espace suisse de formation représente ainsi un processus de longue haleine, qui exige dialogue, coopération et adaptation continue. Mais nous avons aujourd’hui une opportunité unique: poser les bases d’un espace numérique de formation digne de confiance, sûr et tourné vers l’avenir. Saisissons-la avec détermination.