Positionnement des écoles supérieures: les choses avancent

Les participants au Sommet national de la formation professionnelle ont pris connaissance mi-novembre 2022 du rapport sur les travaux réalisés dans le cadre du projet «positionnement des écoles supérieures» et ont approuvé un ensemble de mesures conformes au système. Le SEFRI travaille à la mise en œuvre rapide de ces mesures avec les partenaires de la formation professionnelle.

16.01.2023
Auteur/e: Carole Egger

Le projet a débuté en 2018 avec deux interventions parlementaires demandant un examen global du positionnement national et international des écoles supérieures (ES) et de leurs filières de formation. C’est sur la base de ces demandes que le SEFRI a lancé les travaux en 2019. Il a, dans un premier temps, commandé une étude sur le besoin d’action concernant le positionnement des ES du point de vue des acteurs concernés. En se basant sur les résultats de l’étude réalisée par econcept AG, publiés en 2020, il a ensuite procédé à d’autres analyses en 2021 et présenté les résultats dans un rapport intermédiaire.

Discussions à grande échelle avec les acteurs concernés

Après les travaux de base réalisés dans le cadre d’analyses, d’entretiens avec des experts et de discussions avec différents acteurs, il était indispensable d’établir un dialogue largement soutenu avec les partenaires de la formation professionnelle. Même si les questions en suspens concernent en premier lieu la formation professionnelle supérieure, les hautes écoles ont également été associées aux discussions, ce qui a notamment permis de clarifier les questions liées aux interfaces.

Une femme présente des notes sur une affiche

En 2022, le SEFRI a organisé trois journées de travail avec les différents acteurs (organisations du monde du travail, cantons, ES et hautes écoles). Les discussions menées à cette occasion avaient pour base le rapport intermédiaire du SEFRI de 2021 ainsi que les résultats des analyses complémentaires concernant les questions de profil, de financement et de gouvernance. Il s’agissait dans ce contexte de traiter ensemble les questions fondamentales relatives au positionnement des ES au sein du degré tertiaire, de sonder les différentes positions des acteurs, de trouver des points communs, de pointer les divergences et de concrétiser les mesures qui en découlent. Les principes de base concernant le système ES ainsi que les objectifs politiques communs de la Confédération et des cantons concernant l’espace suisse de formation ont également servi de fil conducteur.

Des personnes sont assises autour d'une table et discutent.

Un rapport en réponse à des mandats politiques

Les travaux réalisés jusqu’à présent ont permis de mener à bien le mandat politique d’examen global du positionnement actuel des ES et de leurs diplômes. Il en est ressorti un ensemble de mesures conformes au système pour un meilleur positionnement des ES, qu’il convient à présent d’approfondir et de concrétiser.

L’examen du système ES a montré que les ES et leurs diplômes constituent une offre de formation qui fonctionne bien, où l’orientation vers le marché du travail qui caractérise la formation professionnelle supérieure joue un rôle central. Ce lien étroit avec les besoins de l’économie présente de grands avantages pour les diplômés en termes d’intégration sur le marché du travail et pour les entreprises en termes de recrutement de spécialistes et de cadres compétents. En revanche, on constate un potentiel d’amélioration dans les domaines de la visibilité, de la notoriété et de la réputation auprès de la société et de l’économie, notamment en ce qui concerne les décisions de formation des jeunes (degré secondaire I) pour la formation professionnelle. Toutefois, les mesures futures ne doivent pas influencer négativement les spécificités de la formation professionnelle. La formation professionnelle duale, orientée vers le marché du travail, est l’un des facteurs de succès d’une économie suisse forte.

Prochaines étapes en 2023

Le SEFRI a entamé la mise en œuvre des mesures, qui devront être prêtes pour prise de décision politiques à l’été 2023. La mise en œuvre tient compte des compétences légales et des processus de décision politiques. Une adaptation des bases légales sera éventuellement nécessaire selon les mesures (p. ex. protection de la dénomination, titres complémentaires), ce qui prendra du temps au-delà de l’année 2023.

Le SEFRI continue de piloter l’ensemble du processus en étroite concertation avec la Conférence tripartite de la formation professionnelle. Ses membres participent aux travaux de mise en œuvre en tant que représentants des partenaires de la formation professionnelle. Il s’agit notamment de développer et d’étudier des variantes et d’assurer le flux d’informations vers les organisations qu’ils représentent. La participation des autres acteurs est également assurée. Elle passe, d’une part, par le forum de dialogue «Écoles supérieures» nouvellement créé, qui se tiendra pour la première fois le 5 avril 2023. Il sera suivi d’une procédure de consultation sur les résultats de la mise en œuvre des mesures. D’autre part, les acteurs peuvent être directement impliqués dans les travaux de mise en œuvre par le biais d’instances ad hoc pour des questions concrètes.

Un ensemble de mesures conformes au système pour une formation professionnelle supérieure forte

Les analyses menées en 2022 ont clairement montré que les ES constituent un système qui fonctionne bien et que les avantages des diplômes ES doivent davantage être mis en avant. Il s’agit notamment de renforcer encore l’orientation directe des diplômes vers le marché du travail. Il faut également poursuivre l’examen des optimisations des conditions cadres structurelles, notamment en ce qui concerne le financement. Ces travaux interviennent dans le cadre des offres existantes dans la formation professionnelle supérieure et sans adaptations fondamentales du système. Le développement d’un «nouveau modèle ES» n’est pas indiqué selon la majorité des partenaires de la formation professionnelle. Les discussions avec les partenaires de la formation professionnelle ont permis de dégager un ensemble de mesures conformes au système:

Renforcer les institutions

Symbole de force

Ancrer dans la loi un droit à la dénomination «école supérieure» pour une meilleure visibilité et une meilleure protection des ES en tant qu’institutions sans changement de paradigme. Seules les écoles qui proposent une filière de formation ES reconnue pourront à l’avenir s’appeler «école supérieure». Les filières de formation restent au premier plan. Un lien avec d’autres critères institutionnels est à l’étude. En revanche, on renonce clairement à une accréditation institutionnelle et à une plus grande autonomie des institutions.

Examen de nouveaux titres complémentaires

Jumelles

L’introduction de nouveaux titres complémentaires vise à signaler le niveau tertiaire des diplômes de la formation professionnelle supérieure afin de renforcer les diplômes sans académisation (Professional Bachelor).

Renforcement de la collaboration entre la formation professionnelle supérieure et les hautes écoles

Symbole de coopération

Outre l’augmentation de la transparence en matière de perméabilité entre les différentes offres de formation, la complémentarité des offres doit également être améliorée. 

Optimisation des conditions cadres pour les étudiants et les ES en tant qu’institutions

Symbole d'optimisation

Il s’agit avant tout d’examiner le financement public actuel en vue d’optimiser le système existant. Parallèlement à l’étude des mécanismes actuels de financement, une analyse d’impact permettra d’examiner la possibilité d’augmenter les contributions publiques en vue d’une réduction des taxes d’études. Dans le domaine de la gouvernance, les prestataires de formation seront davantage associés grâce à un nouveau forum de dialogue. Destiné chaque année aux acteurs de la formation professionnelle supérieure, celui-ci mettra l’accent sur les écoles supérieures.

Mise en œuvre de mesures de communication et de marketing à différents niveaux

Symbole de la communication

Des mesures de communication et de marketing renforceront la visibilité et la notoriété dans la société et l’économie des diplômes de la formation professionnelle supérieure en tant que partie intégrante du degré tertiaire. Tous les acteurs de la formation professionnelle ont un rôle à jouer à cet égard.


Contact
Carole Egger, SEFRI Cheffe suppléante de l’unité Formation professionnelle supérieure carole.egger@sbfi.admin.ch +41 58 464 90 83
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Carole Egger