La formation professionnelle sait évoluer
La formation professionnelle, réglementée au niveau fédéral depuis les années 1930, est toujours à la page!
La meilleure preuve en est la banque de données du SEFRI sur le développement des professions au degré secondaire II en vertu de la loi fédérale sur la formation professionnelle: en 1956, par exemple, elle répertoriait près d’une dizaine de formations dans le domaine de l’horlogerie. En 2023, ces professions n’existent plus en tant que telles. Elles ont été remplacées par les professions d’opérateur en horlogerie AFP, d’horloger CFC et d’horloger de production CFC.
Cet exemple emblématique illustre bien à quel point le monde du travail et le monde de la formation professionnelle évoluent tous les deux dans et avec un monde économique en constante mutation. Que des compétences acquises à un moment donné puissent, au fil du temps, être frappées d’obsolescence n’a rien de nouveau. La différence, aujourd’hui, c’est que cette obsolescence intervient toujours plus tôt. Si les compétences datent du début du parcours professionnel et, de surcroît, sont spécifiquement axées sur des acti-vités de moins en moins prisées par les entreprises, il arrive en effet qu’elles finissent par être dépassées face aux changements dans le monde du travail et dans le secteur économique. Ce phénomène d’obsolescence peut aussi être lié au rythme des évolutions technologiques et plus récemment numériques, qui font qu’une profession est toujours recherchée par les entreprises, mais avec des caractéristiques très différentes.
En Suisse, la réponse de la formation professionnelle à ce phénomène réside dans l’examen régulier et l’adaptation, le cas échéant, des prescriptions relatives aux formations professionnelles initiales et aux offres de la formation professionnelle supérieure en fonction des développements économiques, technologiques et écologiques. Ce principe est inscrit dans la loi fédérale sur la formation professionnelle au même titre que la mission qui incombe aux organisations du monde du travail, en leur qualité d’organes responsables des professions, de définir les contenus des formations. Le SEFRI, pour sa part, surveille la révision des professions et met à la disposition des organes responsables des documents de base tels que le manuel sur le processus de développement des professions, le cadre de référence pour la conception de procédures de qualification avec examen final ou le guide sur le développement durable dans la formation professionnelle. Les processus de révision s’achèvent par l’édiction des ordonnances (formation professionnelle initiale) ou par l’approbation des règlements concernant les examens fédéraux (formation professionnelle supérieure). Rien qu’au deuxième semestre 2022, le SEFRI a approuvé ou édicté les prescriptions relatives à 44 professions révisées ou nouvellement créées, dont celle de développeur de business numérique CFC pour la formation professionnelle initiale.
S’il y a fort à parier que cette profession restera dans la banque de données évoquée plus haut pendant plusieurs années et que, dans le même temps, d’autres n’y seront probablement plus ou au ront changé de dénomination, il ne fait en revanche aucun doute que la formation professionnelle duale, elle, sera toujours là. La Confédération, les cantons et, en amont, les associations professionnelles, les organisations de branche et les organes responsables y veillent en faisant en sorte que notre système continue d’évoluer et de s’adapter.