Une meilleure reconnaissance pour la formation professionnelle supérieure
La formation professionnelle supérieure est un modèle de réussite: elle permet à tout adulte ayant achevé avec succès une formation professionnelle initiale d’accéder à une formation du degré tertiaire et met ainsi à la disposition de l’économie des spécialistes qui possèdent un véritable savoir-faire professionnel. Nous avons tout intérêt à entretenir la formation professionnelle supérieure comme l’un des atouts de notre place économique.
Avec la formation professionnelle supérieure, la Suisse dispose d’un instrument unique pour l’obtention de qualifications supplémentaires. Près d’un tiers de tous les diplômes du degré tertiaire proviennent de la formation professionnelle supérieure. Les diplômés des filières de formation des écoles supérieures reconnues par la Confédération et les personnes ayant réussi un examen professionnel fédéral ou un examen professionnel fédéral supérieur jouissent de perspectives de salaire et de carrière prometteuses. Leurs profils de spécialistes et de cadres sont très recherchés, tout particulièrement dans les PME.
La pression sur la formation professionnelle supérieure a augmenté au cours des dernières années, et ce, malgré diverses mesures mises en œuvre par la Confédération et les cantons, notamment en matière de financement. À l’étranger, le domaine tertiaire est bien souvent uniquement du ressort des hautes écoles. Par conséquent, les diplômes de la formation professionnelle supérieure sont trop peu connus à l’international. Cependant, même à l’échelle suisse, ces diplômes ne disposent généralement pas d’une reconnaissance suffisante auprès du grand public. Ceci est dû entre autres à l’internationalisation du marché du travail et de la société en Suisse. On observe également que les jeunes et leurs parents ont tendance à considérer la voie de la formation générale, avec pour objectif l’obtention d’un diplôme de haute école, comme plus désirable que celle de la formation professionnelle initiale. Ces dernières années, en Suisse, le nombre de diplômes délivrés par les hautes écoles a plus fortement augmenté que celui des diplômes de la formation professionnelle supérieure. Il est important de freiner cette tendance, sans quoi l’économie fera face à un manque de cadres et de spécialistes ayant une solide formation pratique.
En collaboration avec les cantons, les organisations du monde du travail et les représentants des hautes écoles, notre secrétariat d’État a minutieusement analysé la situation des écoles supérieures et de la formation professionnelle supérieure au cours des dernières années. Il en est ressorti un paquet de mesures destinées à renforcer la formation professionnelle supérieure, que les partenaires de la formation professionnelle ont adopté en novembre 2023 lors du Sommet national de la formation professionnelle. Sur cette base, nous avons élaboré un projet qui sera mis en consultation.
Le projet vise à augmenter l’attrait de la formation professionnelle supérieure. L’objectif est d’améliorer la notoriété, la visibilité et la réputation des écoles supérieures, des examens professionnels fédéraux et des examens professionnels fédéraux supérieurs, notamment par l’introduction du droit à l’appellation «école supérieure» et des titres complémentaires «Professional Bachelor» et «Professional Master». Ce faisant, une attention particulière sera accordée à la délimitation des profils entre hautes écoles spécialisées et formation professionnelle supérieure. Parmi les autres mesures figurent la possibilité d’organiser les examens fédéraux également en anglais et la flexibilisation de l’offre de formation continue dans les écoles supérieures.
Les travaux menés en étroite collaboration avec les partenaires de la formation professionnelle vont bon train, ce qui est tout à fait réjouissant. Le Conseil fédéral devrait être en mesure de décider de l’ouverture de la consultation d’ici fin juin 2024. Cette étape aura pour effet de porter les discussions au niveau politique et permettra en particulier de clarifier définitivement la question de l’introduction des titres complémentaires.