Renforcer la culture générale – assurer l’avenir

Les nouvelles conditions minimales pour l’enseignement de la culture générale dans la formation professionnelle initiale s’appliqueront dès 2026. Le SEFRI a édicté l’ordonnance correspondante le 9 avril 2025. L’objectif du projet de révision «Culture générale 2030» est d’offrir une formation générale moderne qui donne aux jeunes les outils nécessaires pour bien s’intégrer dans la société et réussir leur avenir professionnel.

11.06.2025
Auteur/e: Odile Fahmy
Élèves assis à leur pupitre et suivant le cours.
De nouvelles bases pour la culture générale: à partir de 2026, une ordonnance révisée et un plan d’études cadre modernisé s’appliqueront à la formation professionnelle initiale et ouvriront la voie à une culture générale orientée vers l’avenir. Photo: Iris Krebs

L’ordonnance et le plan d’études cadre actuels datent de 2006. Les exigences en matière de culture générale ont considérablement évolué en presque 20 ans. Des thèmes comme la numérisation, le développement durable et l’égalité des chances ont gagné en importance. Dans ce contexte, le SEFRI a lancé la révision complète de ces bases légales en 2002 dans le cadre de l’initiative «Formation professionnelle 2030».

Les principales nouveautés en bref:

  • Orientation vers les compétences: l’enseignement de la culture générale est désormais davantage axé sur des compétences concrètes. Il transmet des compétences clés pour l’apprentissage tout au long de la vie et répond à de nouvelles exigences dans le domaine des langues et de la communication.
  • Prise en compte des défis actuels: la réforme tient compte des évolutions sociétales et technologiques, notamment dans les domaines de la numérisation, du développement durable et de l’égalité des chances.
  • Renforcement des liens entre les domaines d’apprentissage: le plan d’études cadre fixe des exigences minimales pour renforcer les liens entre les domaines d’apprentissage «société» et «langue et communication». L’enseignement et les procédures de qualification sont également davantage orientés vers les compétences.
  • Réglementation uniforme: désormais, l’ordonnance règle de manière uniforme, dans toute la Suisse, la durée du travail final et de l’examen final.
  • Adaptation pour les AFP: le travail final (anciennement travail personnel d’approfondissement) est supprimé pour les personnes qui suivent une formation professionnelle initiale de deux ans avec AFP. Il reste ainsi plus de temps pour l’acquisition ciblée de compétences centrales.
  • Examen régulier: l’ordonnance et le plan d’études cadre seront à l’avenir examinés au moins tous les sept ans dans l’optique d’une assurance qualité continue.

Les nouvelles bases légales sont le produit d’une vaste collaboration

Le projet «Culture générale 2030» a été mené en codirection avec les cantons et s’est articulé en quatre phases. Les partenaires de la formation professionnelle, les institutions de formation, les experts et les autres acteurs concernés ont été impliqués dans chaque phase du projet. Durant la phase finale, tous les milieux intéressés ont pu s’exprimer sur l’ordonnance et le plan d’études cadre à l’occasion de la procédure de consultation. Le SEFRI a examiné toutes les prises de position et en a discuté avec les partenaires et les organes concernés.

Une révision ayant suscité plusieurs points de controverse

Deux aspects de la révision ont fait débat lors de la procédure de consultation:

  • Examen final écrit ou oral: la majorité des partenaires de la formation professionnelle ont approuvé ou soutenu le remplacement de l’examen final écrit par un travail final approfondi combiné à un examen oral. Sur le plan politique cependant, cet aspect a continué à être contesté à l’issue de la procédure de consultation. Le SEFRI a dès lors réagi en adaptant la réglementation de sorte que les cantons aient le choix d’organiser l’examen final à l’oral ou à l’écrit.
  • Culture générale intégrée: cette pratique reste autorisée pendant dix ans pour les formations professionnelles initiales qui ont intégré l’enseignement de la culture générale dans l’enseignement des connaissances professionnelles. Si nécessaire, des dérogations spécifiques seront mises en place.

«Il est de notre responsabilité commune, en tant que partenaires de la formation professionnelle, de préparer les jeunes à un monde dynamique et exigeant grâce à une formation solide en culture générale. Du point de vue des cantons, la révision de la culture générale est un jalon important à cet égard.»

Daniel Preckel, co-responsable du projet et représentant de la Conférence suisse des offices de la formation professionnelle (CSFP)

Portrait de Daniel Preckel en costume et lunettes

Daniel Preckel est directeur du service de la formation professionnelle et continue du canton de Lucerne et membre du comité directeur de la Conférence suisse des offices de la formation professionnelle (CSFP). Dans cette fonction, il a élaboré, en codirection de projet avec Odile Fahmy du SEFRI, les nouvelles bases légales pour la culture générale dans la formation professionnelle initiale.

Prochaine étape: mise en œuvre sur le terrain

L’approche participative a permis de garantir que l’ordonnance et le plan d’études cadre bénéficient d’un large soutien et tiennent compte des besoins multiples des acteurs de la formation professionnelle. Ce que confirme Daniel Preckel, co-directeur du projet et représentant de la CSFP: «Du point de vue des cantons, la révision de la culture générale est un jalon important – une formation professionnelle tournée vers l’avenir est impensable sans une culture générale forte. Mais le vrai travail commence maintenant. Il est de notre responsabilité commune, en tant que partenaires de la formation professionnelle, de préparer les jeunes à un monde dynamique et exigeant grâce à une formation solide en culture générale. Dans les années à venir, cela nécessitera un positionnement encore plus clair de l’enseignement de la culture générale et un développement sur la base de faits probants, sans oublier un renforcement ciblé de la qualité. Nous devons examiner ensemble les éléments qui font leurs preuves dans la mise en œuvre dans les cantons, les bases que nous devons remettre en question de manière critique et les points qui peuvent être améliorés. Tout cela ne peut se faire – comme c’est généralement le cas dans la formation professionnelle – que dans le cadre d’un débat entre partenaires de la formation professionnelle».

Soutien par des lignes directrices nationales

Sur mandat des cantons et en concertation avec les partenaires de la formation professionnelle, les représentants des écoles professionnelles et les enseignants, la Haute école fédérale en formation professionnelle a rédigé, en collaboration avec les hautes écoles pédagogiques de Lucerne, de Saint-Gall et Zurich, un manuel national pour l’élaboration des plans d’études école. Ce manuel vise à garantir un développement et une mise en œuvre aussi harmonisés et coordonnés que possible des plans d’études école cantonaux ou intercantonaux en matière de culture générale.

En outre, la CSFP a décidé en février 2025 d’instituer à partir de 2026 une sous-commission Culture générale au sein de la commission Formation professionnelle initiale. Pour sa part, le SEFRI évaluera en collaboration avec les partenaires de la formation professionnelle dans quelle mesure les objectifs de la révision ont été atteints et, sur la base des conclusions qu’elle tirera, définira les éventuelles mesures encore nécessaires.