Coopération nationale et internationale dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation
La politique suisse en matière de formation, de recherche et d’innovation répond aux défis transversaux. Oser les relever ouvre des perspectives prometteuses dans tous les domaines. La coopération au niveau national et international est est l’une de ces thèmes. Tour d’horizon des activités menées dans ce contexte.
La coopération, tant au niveau national qu’international, contribue en permanence à renforcer la qualité de la formation, de la recherche et de l’innovation en Suisse. En même temps, un rapport subtil entre coopération et concurrence permet de garantir la compétitivité et la performance du système FRI suisse et d’accroître sa résilience. La coopération et la coordination, qu’elles soient nationales ou internationales, créent des synergies, encouragent les innovations et contribuent à une utilisation efficiente et efficace des ressources. La concurrence, quant à elle, est un moteur d’excellence, car elle incite les acteurs FRI à développer sans cesse leur propre qualité.
En comparaison internationale, la Suisse occupe une position de pointe dans les domaines de la formation, de la recherche et de l’innovation. L’un des objectifs déclarés de la politique FRI du Conseil fédéral pour les années 2025-2028 est de maintenir la Suisse à cette pointe. L’internationalisation du domaine FRI, qui se caractérise par une forte concurrence à l’échelle mondiale, est un facteur clé pour atteindre cet objectif. Les acteurs FRI suisses s’impliquent activement dans le cadre de leur autonomie au niveau international et sont des partenaires appréciés. C’est le cas des EPF, des universités, des hautes écoles spécialisées et des hautes écoles pédagogiques, ainsi que des organisations de recherche. Bien entendu, cela inclut également, les institutions nationales d’encouragement, le Fonds national suisse, les académies et Innosuisse, coopèrent avec leurs institutions homologues à l’étranger.
La performance du système FRI suisse se nourrit de la coopération entre ses acteurs. Que ce soit dans l’enseignement supérieur, dans la formation professionnelle ou dans la recherche de solutions communes pour exploiter le potentiel scientifique de la Suisse en temps de crise, des coopérations sont menées entre les acteurs financés par les pouvoirs publics et le secteur privé. La mobilité à l’intérieur de la Suisse ou le développement de la maturité gymnasiale font également partie des champs d’action communs aux différents acteurs FRI.
C’est principalement à la Confédération qu’il incombe de créer le cadre permettant aux acteurs FRI suisses d’assumer pleinement, y compris au niveau international, leur engagement en faveur du système FRI suisse. Il n’est donc pas étonnant qu’une part importante des fonds fédéraux alloués à l’encouragement de la formation, de la recherche et de l’innovation soient aujourd’hui affectés à la coopération internationale. Pour rappel, la coopération internationale se fonde sur des accords multilatéraux concernant par exemple des organisations ou des infrastructures de recherche (européennes) ou sur des accords bilatéraux et des mémorandums d’entente entre la Suisse et des pays partenaires, y compris les pays en dehors de l’Europe.
La liste ci-dessous des activités menées dans le cadre de la coopération FRI nationale et internationale n’est pas exhaustive. Les acteurs FRI suisses collaborent avec des partenaires étrangers de manière autonome. Pour plus d’informations sur les activités internationales des acteurs FRI, voir cet aperçu (PDF).
Exemples d’activités dans le domaine de recherche et innovation:
National: Feuille de route pour les infrastructures de recherche
Le SEFRI établit tous les quatre ans la «Feuille de route suisse pour les infrastructures de recherche». Ce document fournit un aperçu de l’état et du développement des infrastructures de recherche nationales et internationales auxquelles la Suisse participe, et sert de base à l’élaboration du message FRI. La Feuille de route 2023 sera suivie d’une cinquième édition au printemps 2027. Les travaux préparatoires sont déjà en cours. Participent à ce processus le SEFRI, le Conseil des EPF, la Conférence des recteurs de swissuniversities, le FNS et les Académies suisses des sciences.
International: Agence spatiale européenne ESA
Dans le domaine spatial, la Suisse cherche à intensifier sa collaboration avec l’ESA. Des mesures ont déjà été prises dans ce sens: en 2022, par exemple, la Suisse a signé un accord de coopération avec l’ESA pour la mise en place du «European Space Deep-Tech Innovation Centre», qui est rattaché à l’Institut Paul Scherrer (PSI). En avril 2024, la Suisse a en outre signé les accords Artemis. En signant ces accords, 37 États ont réaffirmé leur compréhension commune des principes qu’ils entendent appliquer pour l’exploration et l’exploitation à des fins pacifiques de la Lune, de Mars et d’autres corps célestes.
International: Partenariats bilatéraux
Avec certains pays, la Suisse encourage par exemple des partenariats bilatéraux, notamment avec l’appui du réseau Swissnex, afin que des projets communs de recherche et d’innovation puissent être développés. Le mémorandum d’entente entre la Suisse et le Royaume-Uni en 2022 constitue à ce titre un exemple de réussite. Il a notamment permis à Innosuisse et à Innovate UK de lancer deux appels à projets conjoints, qui ont chacun donné lieu à plus d’une centaine de demandes de soutien pour des projets d’innovation. Il convient également de citer l’Inde, avec laquelle il existe depuis 2003 un accord bilatéral qui fixe le cadre des appels à projets (notamment dans le domaine médical) organisés par le Fonds national suisse et des agences partenaires indiennes.
Exemples d’activités dans le domaine de la formation professionnelle:
National: Partenariat de la formation professionnelle
La formation professionnelle constitue une tâche commune de la Confédération, des cantons et des organisations du monde du travail. Ces trois partenaires œuvrent conjointement au maintien de la formation professionnelle à un niveau élevé et à son adéquation avec les besoins actuels dans le cadre du partenariat de la formation professionnelle. Au sein de la Conférence tripartite de la formation professionnelle (CTFP), ils pilotent la formation professionnelle au niveau stratégique.
International: échange et coopération
La Suisse s’engage également en faveur du transfert et de l’échange international d’expertise dans le domaine de la formation professionnelle duale, en déployant des ressources techniques et diplomatiques. La formation professionnelle suisse est ainsi renforcée dans le contexte international et sa visibilité est accrue. Des connaissances techniques sont par exemple mises à disposition par la Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP) pour des projets ou des conférences internationales. En collaboration avec Movetia, le réseau Swissnex encourage la mobilité internationale dans la formation professionnelle, par exemple avec le NextStep Program mené en collaboration avec les cantons de Vaud et de Zurich.
Exemples d’activités dans le domaine des hautes écoles:
National: contributions liées à des projets
Par le biais de la Conférence suisse des hautes écoles (CSHE), la Confédération soutient des projets de coopération et d’innovation des hautes écoles suisses au moyen de contributions liées à des projets. Pour la période d’encouragement 2021-2024, des projets liés à la promotion de la mobilité, à l’Open Science et au réseau national pour la promotion de la formation MINT ont par exemple été approuvés. Durant la période 2025-2028,des projets sur des thématiques telles quel le développement durable, la promotion de la relève et l’équité seront notamment encouragés.
International: Initiative Universités européennes
Avec l’initiative Universités européennes, l’UE souhaite établir un espace européen de l’enseignement supérieur. La Confédération met des fonds d’encouragement à la disposition des hautes écoles suisses qui souhaitent participer à cette initiative axée sur des aspects tels que la mobilité, l’interdisciplinarité et le renforcement des coopérations. L’initiative Universités européennes permet entre autres de créer des «campus interuniversitaires»; les membres d’une université peuvent ainsi étudier, enseigner ou faire de la recherche dans plusieurs institutions partenaires en même temps.
Exemples d’activités dans le domaine de la formation:
National: espace éducatif suisse
La Constitution fédérale prévoit que la Confédération et les cantons veillent ensemble à la qualité et à la perméabilité de l’espace suisse de formation (art. 61a Cst.). Ils définissent entre autres tous les quatre ans des objectifs communs à long terme pour l’espace suisse de formation.
International: Erasmus+
Afin de promouvoir plus efficacement les coopérations entre les acteurs et les institutions suisses et leurs homologues européens ainsi que la mobilité individuelle à des fins de formation, la Suisse vise une association au programme européen Erasmus+. La mobilité à des fins de formation permet à des personnes d’acquérir des compétences internationales, interculturelles, linguistiques et professionnelles pendant leur formation de base ou dans le cadre d’une formation continue. L’accent est mis sur les jeunes.
Thèmes transversaux
Le 8 mars 2024, le Conseil fédéral a transmis le message FRI 2025-2028 au Parlement. L’objectif de sa politique FRI est de maintenir la Suisse à la pointe dans les domaines de la formation, de la recherche et de l’innovation. Le Conseil fédéral prévoit à cet effet des dépenses d’un montant maximal de 29,2 milliards de francs pour les années 2025 à 2028. Plusieurs thèmes revêtent une importance particulière dans tous les domaines d’encouragement. Sont ainsi considérés comme prioritaires les quatre thèmes transversaux suivants:
- Numérisation
- Développement durable
- Équité
- Coopération nationale et internationale
Il peut y avoir des interactions et des recoupements entre les thèmes. Par exemple, la numérisation favorise le développement d’innovations qui permettront de gagner en efficacité, mais doit en même être déployée dans une perspective de développement durable, à la fois pour l’environnement, la société et la démocratie.