Espace européen de la recherche Collaboration européenne Open Science

Coopération européenne dans le domaine de l’Open Science

En mars 2023 s’est déroulé à Berne un événement sur l’Open Science organisé conjointement par le SEFRI et l’association European Open Science Cloud (Nuage européen pour la science ouverte, EOSC). L’objectif de cette rencontre était d’intensifier le dialogue sur la science ouverte tant sur le plan national qu’européen.

20.06.2023
Auteur/e: Anna Fill
Un groupe de personnes assises sur un canapé et plongées dans une conversation
Les participants (de droite à gauche: Martina Hirayama, Martin Vetterli, Luciana Vaccaro, Karel Luyben, Matthias Egger, Jana Kolar, Anna Fill) à la table ronde se sont penchés sur la question «Promouvoir l’Open Science en Suisse et en Europe: quels acteurs répondent à quels besoins?» Photo: Carole Lauener

«Dans toute l’histoire de la coopération entre l’Europe et la Suisse en matière de recherche, rares sont les exemples mettant en évidence aussi clairement que l’Open Science les réussites d’une exploitation commune des résultats de recherche et l’échange de données FAIR». Tel a été le constat de la secrétaire d’État Martina Hirayama lors de son discours d’ouverture. En se référant aux avantages de la science ouverte pour toutes les parties, Martina Hirayama a également souligné la nécessité d’intensifier davantage la coopération entre l’Europe et la Suisse dans le domaine de l’Open Science afin de faire face ensemble aux défis de demain.

Un changement culturel à tous les niveaux

«Promouvoir l’Open Science en Suisse et en Europe: quels acteurs répondent à quels besoins?» Cette question était au cœur de la table ronde à laquelle ont participé, outre la secrétaire d’État Martina Hirayama, le président de l’EPFL et de l’Open Research Data Council Martin Vetterli, le président de l’Association EOSC Karl Luyben, la présidente de swissuniversities Luciana Vaccaro, le président du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse Matthias Egger et la présidente du Forum stratégique européen sur les infrastructures de recherche Jana Kolar.

L’une des principales conclusions tirées de ce débat a été la nécessité pour le monde scientifique de continuer à «accepter» et à «reconnaître» l’Open Science afin d’obtenir de meilleurs résultats et d’exploiter pleinement le potentiel de la science ouverte. Pour y parvenir, il est indispensable que la confiance mutuelle entre les organisations s’accroisse à tous les niveaux, des chercheurs aux pays en passant par les instituts de recherche, et que les mesures correspondantes pour la mise en œuvre des principes FAIR soient coordonnées entre elles.

À ce propos, les participants étaient d’accord sur le fait que les aspects stratégiques et géopolitiques des questions liées à l’Open Science devaient être pris en compte pour garantir la sécurité des connaissances (knowledge safety) dans des domaines sensibles. La mise en œuvre est un autre aspect ayant fait l’objet d’un consensus: l’Open Science nécessite un changement de culture et, pour ce faire, il faut commencer par intégrer les chercheurs au processus.

Open Science et Open Research Data: stratégies européenne et nationale

La table ronde a été suivie d’une présentation de l’EOSC Association pendant laquelle la secrétaire générale Ute Gunseheimer et le président Karl Luyben ont exposé les objectifs et les stratégies prévus au niveau européen. Des projets suisso-européens associant des parties prenantes locales sont d’ailleurs déjà en cours dans le domaine de l’Open Science.

Le président du groupe de coordination ORD Strategy Council Gilles Dubochet a quant à lui présenté la Stratégie nationale suisse Open Research Data publiée en juillet 2021 par swissuniversities et complétée par un plan d’action en janvier 2022. Les deux instruments ont été élaborés en commun par swissuniversities, le domaine des EPF, le Fonds national suisse et l’Académie suisse des sciences.

La mise en place d’une stratégie au niveau national est une étape importante dans la promotion de l’Open Science et son ancrage au sein des communautés de recherche. Elle permet de déboucher sur des résultats concrets comme l’ont montré de nombreux cas d’application où l’on a notamment cherché à instaurer un climat de confiance et à créer de nouvelles coopérations en vue de briser les silos de données entre les chercheurs, les disciplines et les communautés.

L’Open Science dans les infrastructures de recherche et les communautés scientifiques

Parmi les autres thèmes abordés figuraient d’une part la promotion de l’Open Science et de l’Open Research Data dans les infrastructures de recherche suisses, surtout dans le contexte des solutions de financement à long terme concernant la sauvegarde et la gestion des données et, de l’autre, les moyens de promouvoir l’Open Access et l’Open Research Data dans les hautes écoles et la communauté scientifique suisses. L’interopérabilité joue ici un rôle central, que ce soit entre les disciplines et les communautés de recherche ou à l’intérieur même de celles-ci en Suisse et en Europe. Ces disciplines et communautés ont des points de départ différents et, de ce fait, des exigences potentiellement différentes.

Les organisateurs se sont déclarés satisfaits de l’événement. Ce dernier a permis d’aborder les questions les plus importantes dans le domaine de l’Open Science, de l’Open Research data et de l’Open Access en Suisse et en Europe et de donner de nouvelles impulsions au développement de collaborations futures ou à l’élaboration de stratégies communes.

Nuage européen pour la science ouverte (EOSC)

Le nuage européen pour la science ou European Open Science Cloud (EOSC) est un partenariat européen coprogrammé. Son objectif est de regrouper les infrastructures de données de recherche existantes et d’établir au profit de la science un réseau de données faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables (findable, accessible, interoperable and reusable, FAIR) et de services qui y sont liés.

Le partenariat de l’EOSC suit une structure de gouvernance à trois niveaux: la Commission européenne représente les intérêts de l’UE, l’EOSC steering board ceux des pays membres de l’UE et des pays associés à Horizon Europe, tandis que l’Association EOSC représente les intérêts des communautés R-I en Europe. La Suisse est représentée au sein de l’EOSC à travers différentes organisations membres.

L’association EOSC organise depuis 2021 des événements d’envergure nationale dans les pays membres afin d’approfondir le dialogue et de renforcer la coordination stratégique de la mise en œuvre de l’Open Science et de l’EOSC. Malgré le statut de pays tiers de la Suisse au programme Horizon Europe, les organisateurs ont estimé nécessaire d’organiser un événement national en Suisse afin de souligner son importance au sein de la communauté scientifique également au niveau politique.


Contact
Anna Fill, SEFRI Conseillère scientifique, unité Programmes internationaux de recherche et d’innovation anna.fill@sbfi.admin.ch +41 58 485 08 83