L’environnement social, à la fois aide et entrave pour les adultes aux compétences de base lacunaires

En Suisse, beaucoup d’adultes ont de la peine à lire, à compter et à résoudre un problème de calcul. Acquérir ces compétences manquantes suppose de la motivation, mais pas seulement. En effet, l’environnement social joue souvent pour beaucoup. Comment inciter les adultes disposant de faibles compétences de base à combler leurs lacunes ? C’est la question centrale du Forum formation continue, qui se déroulera le 27 octobre prochain à Berne.

25.09.2025
Auteur/e: Anna Liechti
Un groupe de personnes levant la main pour se manifester.
Les données PIAAC 2024 montrent qu’en Suisse, nombreuses sont les personnes entre 16 et 65 ans qui présentent des lacunes en littératie, numératie et résolution adaptative de problèmes. Photo: Monique Wittwer

En Suisse, près d’un adulte sur quatre a du mal à lire, tandis qu’un sur cinq peine à effectuer des calculs élémentaires. C’est ce que montre l’évaluation 2024 du Programme de l’OCDE pour l'évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC).

  • Difficultés en littératie: 22 % (1,25 million de personnes)
  • Difficultés en numératie: 19 % (1,06 million de personnes)
  • Difficultés en résolution adaptative de problèmes: 25 % (1,38 million de personnes)

Les compétences de base sont réputées lacunaires lorsqu’elles correspondent au niveau 1 ou 2 sur une échelle de 1 (niveau le plus bas) à 4 ou 5 (niveaux les plus élevés).

Action du SEFRI

La loi fédérale sur la formation continue (LFCo) stipule que la Confédération et les cantons encouragent l’acquisition et le maintien de compétences de base chez l’adulte. Pour la période d’encouragement 2025-2028, 23 cantons ont d’ailleurs passé une convention de programme avec le SEFRI.

Le programme de promotion «Simplement mieux !... au travail», qui encourage la tenue de cours de compétences de base directement en entreprise, joue lui aussi un rôle clé dans l’acquisition de ces connaissances essentielles à la vie en société et à l’insertion sur le marché du travail, mais aussi à l’accès à la formation continue – n’oublions pas que les adultes sans diplôme postobligatoire, et donc disposant souvent de compétences de base lacunaires, sont justement ceux qui suivent moins de formations continues.

L’aide peut aussi être un frein

Comme le montre l’étude allemande MOVE sur la motivation et l’engagement au quotidien chez les adultes ayant besoin d’une formation de base, les adultes disposant de faibles compétences de base sont bien intégrés dans leur environnement social. Ils sont soutenus par leur entourage, qui les aide par exemple à déchiffrer ou à remplir des formulaires. En contrepartie, ils fournissent des services de type travail ménager ou garde d’enfants. Certes, cet échange de bons procédés facilite le quotidien, mais n’incite pas à améliorer les compétences de base, car les lacunes sont la raison d’être de la relation de dépendance ainsi créée. Combler ces lacunes risque donc de mettre en péril le système d’entraide auquel tout le monde est habitué.

L’intégration sociale ou la participation à la vie en société n’est donc pas vraiment l’objectif de l’encouragement des compétences de base. Pour convaincre les adultes concernés de participer à des formations, il faut agir sur leur entourage. C’est là la clé d’une meilleure fréquentation des cours proposés.

Cap sur la motivation

27 octobre 2025, 8 h 30-16 h 45:

Forum formation continue «Qu’est-ce qui motive les adultes ayant de faibles compétences de base ?»

Centre Paul Klee, Berne

Programme et inscription (à ouvrir dans Firefox)