Des instruments de financement de la recherche et de l’innovation sur mesure pour encourager la collaboration avec la région MENA

Comment la coopération avec ces partenaires s’organise-t-elle sur le terrain?

Michael Krieger: Elle s’organise selon différentes approches. L’une d’elles consiste à mener des projets de recherche conjoints reposant sur un travail collaboratif entre des institutions suisses et des institutions de la région MENA soutenu par des mécanismes de financement et des appels à projets ciblés. Une deuxième approche est l’encouragement des contacts directs avec des chercheuses et chercheurs ainsi qu’avec des actrices et acteurs de l’innovation locaux au travers d’instruments de soutien à l’innovation. Et une troisième passe par des missions et des visites scientifiques, qui contribuent à renforcer les relations et à harmoniser les objectifs. De plus, la coordination étroite avec les ambassades de Suisse dans les pays partenaires est d’une grande aide pour les aspects logistiques et diplomatiques des partenariats.

Quels outils se sont révélés les plus efficaces pour encourager la coopération avec cette région?

Michael Krieger: Il y en a deux. Le premier est l’appel à projets Research Partnership Grants. C’est notre instrument de financement principal. Souple d’emploi et accessible à tous, il permet de développer des collaborations dans de nombreux domaines. Comme ces appels sont lancées chaque année, les chercheuses et chercheurs peuvent compter sur cette opportunité lorsqu’ils explorent de nouvelles possibilités de collaboration. Le second outil correspond aux instruments bilatéraux, à l’image de ceux qui ont été mis en place avec le Maroc lors du précédent mandat. Ces instruments sont particulièrement utiles pour renforcer les liens avec un pays, notamment lorsque l’accent est mis sur des thèmes considérés comme prioritaires par les deux parties.

Comment la Leading House MENA collabore-t-elle avec d’autres hautes écoles suisses et avec d’autres acteurs du domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation (FRI)?

Nawal Kinany: La collaboration est au cœur de l’approche des Leading Houses et s’opère par différents canaux. Nous avons des échanges réguliers avec les hautes écoles suisses et avec d’autres organismes de financement afin d’accorder le financement avec les priorités des institutions, de stimuler les activités complémentaires et de positionner la Leading House en tant que point de contact et d’information pour la coopération scientifique dans la région.

Pourriez-vous me citer un projet particulièrement ambitieux?

Michael Krieger: Le renforcement de la coopération scientifique avec le Maroc a été un événement marquant. En 2022, le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) et la Leading House ont signé une déclaration d’intention avec le ministère marocain de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Cette formalisation de la coopération bilatérale a débouché sur deux appels à projets bilatéraux, avec à la clé des possibilités concrètes de financement pour les chercheuses et chercheurs des deux pays. Ces initiatives ont déjà favorisé de nouveaux partenariats de recherche dans des domaines clés d’intérêt mutuel, tels que les sciences de l’éducation et la gestion durable de l’eau, et renforcé le rôle de la Suisse en tant que partenaire stratégique régional pour la recherche.

En quoi la Leading House MENA contribue-t-elle à encourager la coopération entre la Suisse et d’autres pays?

Nawal Kinany: La Leading House facilite l’établissement de partenariats stratégiques et scientifiques entre la Suisse et la région MENA. En simplifiant les collaborations transfrontalières et en soutenant les initiatives en cohérence avec les priorités de la Suisse et de la région MENA, nous aidons à jeter les bases d’une coopération de long terme avec des avantages pour chaque partie, que ce soit au travers d’activités de recherche communes, du transfert d’innovation ou du dialogue institutionnel.